Diego Pavia - La Commission européenne considère les énergies propres et la transition industrielle comme vitales pour la prospérité du continent. À travers son Pacte pour une industrie propre, elle vise à faire de la décarbonation un vecteur de croissance et d’emploi, en faisant bais-ser le prix de l’énergie et en établissant un environnement favorable aux champions européens des cleantech.
Les cleantech ont accompagné avec succès le plan de décarbonation de l’Europe, mais aussi ses objectifs d’innovation et de compétitivité : décarbonation et innovation sont indissociables. Par ailleurs, la dynamique a faibli aux États-Unis et la demande chinoise reste en deçà des attentes, ce qui entraîne une offre excédentaire. Le marché unique européen, lui, soutient fortement la demande en énergie propre, propulsé par son avance technologique et les promesses de simplification réglementaire de la nouvelle Commission.
Cependant, pour concrétiser pleinement ses ambitions, l’Europe doit combler son retard en capital-développement, estimé à 800 milliards d’euros par an.
Cyril Garcia - Dans le contexte décrit par Diego, InnoEnergy est le moteur européen de l’innovation dans les énergies durables. Chez Capgemini, nous considérons qu’il y a aujourd’hui une bataille majeure pour la domination énergétique dans le monde, et avec l’IA générative, l’énergie est le nouveau terrain de jeu stratégique.
Notre partenariat promeut un avenir durable, reposant sur des solutions énergétiques innovantes, créatrices de valeur, d’emplois et de synergies entre start-up et entreprises, afin de réduire les risques et stimuler le déploiement des Climate tech. Notre expertise sectorielle et nos capacités dans l’Intelligent Industry viennent accélérer la croissance de ces start-up.
D.P. - Aucune solution ne suffira à elle seule. Nous devons considérer l’ensemble de la chaîne de valeur, car la concurrence peut profiter du moindre maillon faible. Si je devais faire un pari, je choisirais une solution de stockage couplée avec des énergies renouvelables. L’Europe utilise chaque année 13 000 TWh d’énergie, qui seront ramenés, avec l’électrification de l’économie, à 9 000 TWh par an en 2040, à empreinte constante - soit une demande équivalente mais bien plus efficace.
Les énergies renouvelables sont intermittentes, mais une fois combinées avec un stockage distribué, elles peuvent couvrir 70 % de la demande européenne, le reste étant assuré par le parc hydraulique installé et quelques centrales nucléaires supplémentaires. D’ici 2040, l’Europe aura franchi le point de bascule et notre économie aura atteint l’indépendance énergétique : un monde transformé, dont l’Europe sera l’un des leaders, forte de son énergie bon marché, verte et abondante.
C.G. - Ils cherchent à accélérer le passage à l’échelle des solutions innovantes encore en phase initiale. Les modèles d’IA générative vont aussi stimuler l’innovation dans les domaines clés. De nombreuses solutions Climate tech existent aujourd’hui, mais il est difficile de les déployer à grande échelle du fait du contexte technique et économique. Notre partenariat avec InnoEnergy, qui donne véritablement le pouls en temps réel de l’innovation dans les énergies propres, vise à dynamiser leur production et leur déploiement à une échelle industrielle. Le succès des Climate tech repose sur la coopération des acteurs de toute la chaîne de valeur grâce à des partenariats mondiaux, de la conception du matériel au développement des logiciels et des applications d’IA.